Ariane Roy et les résidences artistiques de Petite-Vallée : « on se croirait dans un autre pays »
Ariane Roy et les résidences artistiques de Petite-Vallée : « on se croirait dans un autre pays »
Ariane Roy, autrice-compositrice-interprète derrière medium plaisir, avait participé, en 2020, à une résidence artistique à Petite-Vallée avec ses ami.e.s musicien.nes. Elle évoque en entrevue le potentiel infini de l’endroit.
Qu’est-ce que tu dirais à quelqu’un qui penserait venir à Petite-Vallée, mais qui se dit à la fois que ça va être long aller en Gaspésie, que ça va coûter cher? Qu’est-ce que tu lui dirais pour le convaincre?
« En Gaspésie, on est au Québec, mais on se croirait dans un autre pays. C’est tellement une richesse. Juste pour l’endroit, ça fait des vacances en même temps. Aller voir un spectacle sur le bord de la mer, avec des gens qui sont généreux, je pense que c’est un cadeau en soi. Juste pour ça, ça vaut certainement la peine. »
« Ça reste une semaine qui a été très marquante dans ma vie. […] On a tous écrit finalement une chanson qui s’est retrouvée sur chacun de nos albums après. »
Pourquoi est-ce que tu apprécies Petite-Vallée, qu’est-ce qu’il y a de spécial autant dans le lieu que dans l’événement?
« J’ai un attachement avec le festival qui date de ma jeunesse. J’ai commencé à aller à Petite-Vallée quand j’avais 17-18 ans. Je faisais des camps pour adultes, des camps d’écriture, au début. En pandémie, j’avais demandé à l’équipe de Petite-Vallée d’avoir l’espace pour amener mes amis et moi pour une semaine d’écriture. On était un peu désespérés [par la situation pandémique], puis ils nous avaient ouvert la porte. On se sent vraiment bien là-bas, on se sent très rapidement à la maison. On s’entend, c’est en Gaspésie. Juste la route pour y aller, ça fait partie du bonheur, autant que dans la destination. T’arrives à la golden hour, et, je sais pas, j’aime ça y aller… Ça me fait des vacances en Gaspésie, en même temps. »
Est-ce que tu pourrais nous parler de cette résidence artistique de 2020?
« Dans la gang, il y avait Lou-Adriane Cassidy, Thierry Larose, Valence, Lysandre, Antoine Bourque (Les Lunatiques), Étienne Coppée et Anatole. Il avait là-dedans des amis proches à moi, mais j’ai aussi vraiment développé des liens lors de cette semaine-là. Le deal, c’était qu’on reste une semaine là-bas, et qu’on fasse un spectacle à la fin. Ça reste une semaine qui a été très marquante dans ma vie. Veux, veux pas, c’était un été où tout le monde avait hâte de juste un peu vivre. On a tous écrit finalement une chanson qui s’est retrouvée sur chacun de nos albums après. »
« C’est un endroit qui, je pense, est idéal pour l’inspiration, mais aussi pour se sentir bien. »
Penses-tu que Petite-Vallée pourrait peut-être devenir un pôle de résidences artistiques au Québec, que la proposition pourrait grandir et grandir?
« Je leur souhaite. C’est tellement un endroit parfait pour faire des résidences. Pour la proximité, être à côté de la mer… Il y a la convivialité, puis la générosité des gens qui t’accueillent. Il y a des adolescents qui font des camps de vacances, mais il y a aussi des adultes qui vont écrire. Quand on arrive là, j’ai l’impression qu’ils offrent des choses pour tout le monde. C’est un endroit qui, je pense, est idéal pour l’inspiration, mais aussi pour se sentir bien. »
As-tu forcément besoin de te retirer pour écrire et composer?
« J’ai besoin de changer d’air, des fois, je le ressens. Mon instinct me dit parfois « ça suffit, la ville, il faut que j’aille en nature ». Que ce soit déjà pour écrire, mais aussi justement pour faire une pause, et après ça, réenclencher l’écriture. Mais je suis quand même aussi quelqu’un dans mon beat, dans mon quotidien. J’écris dans mon appartement, je ne peux pas juste prêcher la campagne [rires]. Je suis très cyclique, j’ai besoin de tout, mais j’ai aussi besoin, effectivement, éventuellement de calme à un moment donné. »
Ariane Roy se produira ce printemps au festival L’Appel Montréal, mais son été sera particulièrement ponctué des représentations du groupe Le Roy, la Rose et Le Lou[p], qui sortira d’ailleurs un album live à la fin du mois de mai. En plus des chalets au bord de l’eau, du presbytère de Grande-Vallée et du Camp chanson, le Festival en chanson de Petite-Vallée construit actuellement le prochain Théâtre.