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Festival
20/12/2024

Une célébration du trad au Festival en chanson

Une célébration du trad au Festival en chanson
Festival
20/12/2024

Une célébration du trad au Festival en chanson

Le Festival en chanson de Petite-Vallée continue d’affirmer son attachement à la musique traditionnelle québécoise. Cette année, ce n’est rien de moins que la célèbre La Bottine Souriante, groupe phare du trad, qui est annoncé en vue des festivités musicales qui se dérouleront du 25 juin au 5 juillet 2025. Une première pour le groupe… mais pas pour l’un de ses membres.

Reconnue pour ses performances grandioses et festives, La Bottine Souriante promet une expérience unique avec une formation complète pour leur tout premier passage au festival le 28 juin 2025. « On est onze interprètes sur scène avec La Bottine, quatorze sur la route avec les techniciens. Je pense que c’est peut-être la raison pour laquelle on ne fait pas tant d’événements un peu partout au Québec », explique Éric Beaudry, membre du groupe et collecteur de musique traditionnelle. 

Cette logistique imposante rend chaque spectacle encore plus précieux, et le choix de Petite-Vallée pour accueillir ce spectacle témoigne du lien fort entre le festival et le trad. Ce lien est également entretenu par l’attachement de Beaudry pour le festival qu’il fréquente, lui, depuis plus de deux décennies. « J’y ai participé à l’époque où j’étais compositeur lors de l’édition de 1999. J’ai tout de suite connecté avec les gens de la place, et j’y suis ensuite retourné plusieurs fois avec différents gars », explique l’artiste.

Une tradition bien ancrée à Petite-Vallée

Depuis sa création en 1983, le Festival en chanson de Petite-Vallée se fait un point d’honneur de célébrer la musique traditionnelle. « On croit que le trad, c’est un clin d’oeil à nos racines », souligne Marc-Antoine Dufresne, directeur artistique adjoint du festival. Accueillir un groupe issu de ce genre est d’ailleurs devenu un élément clé de la programmation. « Il y a toujours un show trad chaque année, donc on a une heure, une heure et demie de musique traditionnelle. Après ça, on demande à tout le monde dans la salle de nous aider à ramasser les chaises pour faire le plancher de danse. »

En effet, le public ne fait pas qu’apprécier la musique de loin, il peut réellement vivre l’expérience d’un show de musique traditionnelle québécoise, comme dans les soirées dansantes d’antan. 

Cette année, c’est une câlleuse néo-Gaspésienne du nom d’Hélène Gaulin qui s’occupera de « caller » les danses pour que la foule se dégourdisse aux rythmes des instruments. « Par exemple, peut-être qu’on va danser La danse des foins, qui est une danse qui a été collectée à Petite-Vallée dans les années 1970 par un ethnologue de l’Université Laval. C’est une danse qu’on aime faire parce que, justement, elle vient d’ici, cette danse-là. », explique Marc-Antoine Dufresne

Ce genre de pépite venue d’autrefois est chose commune pour le trad, surtout pour Éric Beaudry. En effet, celui qu’on surnomme « l’ethnologue autodidacte » a fait de recueillir des chansons d’antan et de les faire renaître, sa mission. « J’étais très curieux de savoir, dans les familles en Gaspésie, surtout à Petite-Vallée, quels étaient les chants marquants. Dans la famille des gens, qui chantaient encore ou qui jouaient des instruments de musique. J’ai eu la chance d’en rencontrer quelques-uns, de les enregistrer et de garder une partie du patrimoine qui était dans ce coin-là, explique le membre de La Bottine. Je trouvais ça touchant, je trouvais ça beau de voir aussi que ça avait été bien conservé dans ce coin de la Gaspésie » 

C’est d’ailleurs une expérience qu’il a vécue avec un certain Édouard Richard, surnommé Ti-Douard qu’il a rencontré lorsqu’il était participant au Festival en chanson. Il habitait alors chez Solanges Richard, qui était sa voisine. Après s’être informé auprès des gens de la communauté afin de savoir qui s’y connaissait en matière de répertoire de musique traditionnelle, c’est alors qu’il s’est fait montrer le chemin vers Ti-Douard. « Je ne suis pas resté très longtemps, mais assez longtemps pour comprendre que c’était un monsieur qui jouait très bien, mais qui avait aussi un large répertoire de musique familiale et très locale. À l’été 2000, je suis revenu, j’ai passé trois jours chez lui et j’ai acheté plusieurs de ses pièces, parce qu’on a décidé ensemble de refaire son disque à lui, qui s’appelle Musique gaspésienne. On l’a sorti, on l’a diffusé un peu partout.», touché d’avoir pu partager ces moments et de faire renaître la musique d’un artiste traditionnel.

La fierté de célébrer le trad

Depuis ses débuts, le festival accueille chaque année des groupes phares du genre, tels que Le Vent du Nord, De Temps Antan et Les Charbonniers de l’Enfer, tout en collaborant avec de jeunes artistes qui apportent une nouvelle énergie au trad. La Bottine Souriante, avec ses nouveaux membres comme Olivier Salazar, incarne cette rencontre entre tradition et renouveau, attirant un public aussi bien jeune que plus âgé.

« Les événements aussi importants comme le Festival de la chanson, qui osent mettre la musique traditionnelle de l’avant, ça, c’est assez particulier. Je trouve que c’est un des atouts vraiment de tout, qu’une des forces de Petite-Vallée, c’est la fierté de pouvoir mettre aussi en valeur le trad à travers la chanson », affirme Éric Beaudry.

Un rendez-vous à ne pas manquer

Au-delà de la musique, le Festival en chanson de Petite-Vallée est un lieu de rencontres et de célébrations où la communauté se rassemble autour de valeurs communes. « Les gens arrivent avec une ouverture exceptionnelle aussi. C’est un public intergénérationnel à Petite-Vallée quand même, avec une majorité de gens un petit peu plus vieux », explique le directeur artistique adjoint.

Avec La Bottine Souriante à l’affiche et une programmation riche en moments festifs, cette édition s’annonce mémorable. Petite-Vallée reste fidèle à son essence : un festival à échelle humaine, où la musique traditionnelle québécoise continue de vibrer avec fierté.