Un tremplin créatif avant tout, loin de la compétition

Sur le plan stratégique, certains participants des Escales s’y inscrivent afin de profiter des résidences de création pour sortir de là avec du nouveau matériel, ou pour mousser la visibilité d’un album grâce aux spectacles. Mais Bagaï assure que ce n’est pas les seuls bons moments pour y participer. « Moi, j’allais enregistrer mon deuxième album deux semaines après les Escales. Donc je n’avais rien à vendre, pas de produit fini. J’avais déjà écrit entre 30 et 40 chansons, j’étais en réécriture. Donc j’allais moins là pour écrire, ce n’était pas ma pierre angulaire de sortir de là avec des nouvelles chansons. Mais j’aime tellement écrire que je me suis prêté au jeu. Et surtout, ça m’a aidé à me mettre mes pièces en bouche. »

Bien qu’environ 30 000 $ en prix et bourses soient remis au terme de l’expérience, celle-ci est centrée sur la collaboration et la créativité, s’éloignant de toute forme de compétition ou de concours. 

« C’est ce qui m’a plu. Tu sens le côté compétition en audition, parce que le nombre de places est assez limité. Mais une fois dans le groupe, tu passes beaucoup de temps ensemble, le groupe devient vite tissé serré et on s’appuie tous les uns les autres. »

Bagaï assure qu’elle a gardé des contacts très étroits avec ses contemporains, que ce soit Émile Bourgault « qui a le vent dans les voiles », la jeune et fulgurante Louve Saint-Jeu, la lauréate de Ma Première Place des Arts en 2024, Sandra Contour, ou encore Velours Velours, qui lançait un premier album très attendu à la fin janvier.

Des mentors inspirants et une expérience marquante

Bagaï souligne également l’expérience unique de l’atelier avec la légendaire Marie-Claire Séguin, et de « travailler avec Jean-Luc, l’accompagnateur, qui était mon prof de piano à Granby ». « Manuel (Gasse) aussi était tellement pertinent pour l’écriture de chansons. Je venais chercher de la bienveillance et une petite tape dans le dos, au final. » 

Véritable tremplin pour les jeunes artistes, les Escales en chanson ont marqué au fil des ans les parcours d’artistes maintenant établis, tels que Patrice Michaud, Catherine Major, Klô Pelgag, Philippe Brach, Ariane Roy, Kanen, Émile Bilodeau ou encore Lou-Adriane Cassidy.  

« Honnêtement, ça m’a laissé une empreinte très forte. C’est vraiment le genre d’expérience qui peut être transformatrice.  Ça nourrit, et ça compense pour beaucoup de mois où tu travailles seule », conclut Bagaï.

Et elle ajoute : « Ah oui, et le festival surtout, qui vient clore tout ça! C’est tellement magique comme moment, ça m’a redonné de la drive, de la confiance, ça m’a apaisé dans mon cheminement. »

Le deuxième album de Bagaï est prévu pour l’hiver 2026, avec un premier extrait potentiel à l’automne prochain.